Cette année, la croissance est de retour et le risque d’un effondrement économique mondial est écarté. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une augmentation de +4,5% du produit intérieur brut mondial en 2011, après +5% en 2010. Les bilans des entreprises sont assainis et la Chine diffuse une partie de son dynamisme au reste du monde. La croissance américaine se renforce et progressivement l’activité se consolide, aussi bien au Japon que dans la zone €uro. Toutefois, le rythme d’expansion des pays développés ne sera pas suffisant pour conjurer les défis majeurs, monétaires et financiers.
Le commerce mondial, qui a amorcé un redressement fin 2010, a commencé l’exercice 2011 sur un rythme soutenu. L’impulsion vient essentiellement de l’Asie émergente, en particulier de la Chine qui affiche une croissance de +10,3% en 2010, la meilleure performance depuis 2007, mais ce rythme n’est pas durablement soutenable du fait du retour de l’inflation. La hausse des prix a été de +5% en janvier sur un an et même de +6,4% l’an sur les trois derniers mois. Le baril de Brent reste proche des 100 dollars et la hausse des matières premières atteint plus de +50% en un an. L’abondance des liquidités, l’accélération salariale et la remontée des produits de base sont les principales causes de l’inflation mondiale.
Aux États-Unis, l’économie s’améliore sous l’effet d’une politique budgétaire très expansionniste. La hausse du PIB, qui ressort à +2,9% en 2010, est due à une consommation des ménages plus importante que prévue qui a augmenté au rythme de +4,4% l’an au dernier trimestre 2010, après +2,4% au trimestre précédent. La progression a été plus rapide que celle du revenu disponible réel (+3,5% l’an) de sorte que le taux d’épargne a reculé à 5,3% et que l’encours du crédit à la consommation a augmenté, soutenant notamment les achats de véhicules automobiles. En contrepartie, les dépenses en capital des entreprises se sont ralenties sous l’effet principal d’un vif freinage de la formation de stocks. Les indices ISM manufacturier et non manufacturier ont encore nettement progressé en janvier. Le rythme d’expansion début 2011 est supérieur au rythme de croissance tendancielle passée à +3% l’an, mais il reste insuffisant pour provoquer une franche amélioration de l’emploi, même si les créations d’emploi devraient s’accélérer. Le taux de chômage a baissé à 9% en janvier du fait d’une nouvelle chute de la population active. Le ralentissement de l’inflation salariale limite tout risque de résurgence inflationniste malgré le renchérissement des prix des produits de base, ce qui ne peut que conforter la Fed à poursuivre sa politique d’aisance monétaire.
Source : Institute of Supply Management – en bleu : secteurs manufacturiers – en rouge : secteurs non manufacturiers
Au Japon, la croissance du PIB approchera les +4% en 2010 malgré un recul de ‑1,2% l’an au dernier trimestre. Les exportations ont augmenté de +10,9% en décembre, bénéficiant du dynamisme des pays émergents et la production industrielle a poursuivi son rebond malgré la faiblesse persistante de la demande intérieure. L’indice reste encore inférieur de ‑1,6% à celui de mai dernier, inférieur de ‑14,5% à son record de février 2008, d’avant la crise. Le seul moteur de l’activité est la demande extérieure. Les ventes au détail, en volume, ont reculé de ‑0,5% en décembre, retrouvant leur point bas historique du début 2010. Par ailleurs la déflation ne désarme pas. Les prix à la consommation ont baissé de ‑0,1% en décembre.